Tunisie: L'ile de Djerba

Djerba, parfois orthographiée Jerba , est une île de 514 km2 (25 kilomètres sur 20 et 150 kilomètres de côtes) située au sud-est du golfe de Gabès et barrant l’entrée du golfe de Boughrara, au sud-est de la Tunisie. C’est la plus grande île des côtes d’Afrique du Nord. Sa principale ville, Houmt Souk, rassemble à elle seule 44 555 des 139 517 Djerbiens
Ulysse l’aurait traversée, les Carthaginois y fondèrent plusieurs comptoirs, les Romains y construisirent plusieurs villes et y développèrent l’agriculture et le commerce portuaire. Passée successivement sous domination vandale, byzantine puis arabe, Djerba est devenue depuis les années 1960 une destination touristique populaire. Elle demeure marquée à la fois par la persistance de l’un des derniers parlers berbères tunisiens, l’adhésion à l’ibadisme d’une partie de sa population musulmane et la présence d’une communauté juive dont la tradition fait remonter la venue à la destruction du Temple de Salomon.
L’île est reliée au continent, au sud-ouest par un bac qui conduit d’Ajim à Jorf et au sud-est par une voie de sept kilomètres, dont la première construction remonterait à la fin du IIIe siècle av. J.-C., entre la localité d’El Kantara et la péninsule de Zarzis.
Le 17 février 2012, le gouvernement tunisien propose Djerba pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco

 climat

Le climat de Djerba est de type méditerranéen mais à tendance semi-aride car il se trouve au carrefour des masses d’air méditerranéennes et sahariennes. La température annuelle moyenne y est de 19,8 °C, les moyennes mensuelles ne dépassant guère 30 °C ni ne descendant au-dessous de 8 °C6. En été, la moyenne maximale atteint 32,7 °C mais la chaleur se trouve atténuée par la brise marine, alors qu’en hiver, les moyennes mensuelles sont supérieures à 12 °C6. Emmanuel Grevin parle ainsi de « cinquième saison » à Djerba :

    « À Sfax, l’hiver vous aura quittés ; à Gabès vous trouverez le printemps ; à Tozeur l’été ; et à Djerba vous découvrirez la cinquième saison. Mais oui Monsieur, la cinquième saison, ce climat spécial à l’île de Djerba, si étrange, fait de sécheresse extrême, de brise marine, de fraîcheur et de rosées nocturnes, de quelque chose de rationnel, de tempéré en tout9. »

Gustave Flaubert fait décrire à Mathó, dans le chapitre IX de son roman Salammbô, cette « île couverte de poudre d’or, de verdure et d’oiseaux, où les citronniers sont hauts comme des cèdres [...] où l’air est si doux qu’il empêche de mourir »10.

En ce qui concerne les précipitations, Djerba est la plus arrosée (248,8 millimètres) de toutes les régions au sud de Sfax, la moyenne des jours pluvieux atteignant quarante jours par an6. Plus de 60 % des précipitations se concentrent entre les mois de septembre et décembre avec un maximum en octobre (28 % du total annuel)6.

Néanmoins, l’essentiel de la pluviométrie annuelle peut se répartir sur trois à quatre averses seulement6. La saison sèche débute en avril et l’été voit rarement la pluie tomber. L’humidité et la rosée nocturne sont deux facteurs vitaux pour la flore de l’île. Suivant les saisons, Djerba connaît des vents dominants de directions différentes. De novembre à mars, ce sont les vents d’ouest qui dominent avant d’être remplacés de mars à la mi-juin par le sirocco, vent chaud s’accompagnant souvent de tourbillons de poussière6. Avec l’arrivée de l’été dominent les vents d’est, porteurs de fraîcheur

Tourisme

Djerba dispose d’une vingtaine de kilomètres de plages sablonneuses, situées surtout à l’extrémité orientale de l’île, qui ont poussé Gustave Flaubert à la surnommer « l’île aux Sables d’Or ». Les plus belles se trouvent au nord-est (Sidi Hacchani, Sidi Mahrez et Sidi Bakkour), à l’est (entre Sidi Garrous et Aghir), au sud (près de Guellala) et à l’ouest (Sidi Jmour). Jusqu’au début des années 1950, elles ne sont fréquentées que durant les visites (ziara) que les habitants rendent aux marabouts188. Toutefois, avec l’arrivée du Club Méditerranée en 1954 et le développement du tourisme dès les années 1960 (construction du premier hôtel important en 19617), ces plages sont de plus en plus fréquentées. L’État tunisien est alors l’acteur principal par ses investissements comme par les avantages fiscaux et financiers consentis aux établissements touristiques qui sont pour la plupart construits sur la côte orientale de l’île.

Vers 1975, l’activité touristique prend des proportions insoupçonnables à l’origine5et, dans les années 1980, le tourisme prend véritablement son essor pour devenir la principale activité économique de l’île. Les espaces permettent la construction de grandes unités hôtelières dont le taux d’occupation moyen atteint 68 % en 1999, plaçant Djerba en seconde position parmi les sites touristiques tunisiens55.

En 2009, le parc hôtelier offre 49 147 lits pour neuf millions de nuitées (8 300 lits en 1975, 14 409 en 1987 et 39 000 en 2002), répartis dans 135 hôtels (contre 48 en 19877) ; le taux de fidélité des clients (ceux qui y séjournent à plusieurs reprises) avoisine 45 %189. Le secteur emploie quelque 76 000 personnes189, soit trois fois plus qu’en 1987, même si le nombre d’emplois directs ne correspond qu’à quelque 15 000 postes de travail souvent précaires car saisonniers





En 2005, la zone touristique s’étend sur plus de vingt kilomètres entre Aghir au sud et Houmt Souk au nord. Néanmoins, un grand nombre de lits n’est utilisé que durant l’été et les prix trop bas induits par la concurrence ne permettant pas une bonne maintenance, le parc hôtelier vieillit, entraînant un tassement de la clientèle55. Pour maintenir et développer l’activité, les acteurs locaux sont favorables à un enrichissement de l’offre par la création d’activités nouvelles (terrain de golf, casino, musée, thalassothérapie ou encore parc d’attractions). Parmi les activités disponibles figurent le tennis ainsi que d’autres sports, tandis que plusieurs stations nautiques proposent ski nautique, motomarine, parachute ascensionnel ou simple pédalo. Un bowling a ouvert ses portes non loin du terrain de golf. Par ailleurs, une marina est en cours de construction et permettra aux bateaux de plaisance d’y stationner sans difficulté.

La présence de l’aéroport international de Djerba-Zarzis190 et d’infrastructures routières191,55 contribue à faire de Djerba un centre touristique important, générateur de croissance économique pour la région.